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I hate this world [Terminée]

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Lun 16 Juil - 10:41
© Arrogant Mischief sur Never Utopia
Hélène Magnus

« Only love can overcome my convictions »


NOM : Magnus
PRÉNOM(S) : Hélène
SURNOM : Darling (par Kylie)
AGE : 25 ans
MILLÉSIME : Jour de l'An
SEXE : Féminin
NATIONALITÉ : Anglaise
ORIENTATION : Homoxuelle
SITUATION : En deuil
GROUPE : Néphilims
SIGNE ASTRO : Capricorne
ÉLÉMENT : //
POUVOIRS : //
OCCUPATION : Professeure
d'art dramatique


AVATAR : Tokaku Azuma ~
Akuma no Riddle

DC's ? Natsuko Mori ~
Luka Olsen ~ Akirō Takahashi

CARACTÈRE & PHYSIQUE
Mais, que vois-je ? Une personne en chair et en os ! Bonjour… Oh ! Vous êtes là pour ma bleutée ? Ça sera avec plaisir. Par contre, ne le prenez pas mal, mais vous risquez d’être déçu. Ce n’est pas contre vous, mais elle est un peu… différente. Vous saisissez ? Pas du tout… ? Ça ne fait rien, je vais vous expliquer.

De nature solitaire et réservée, Hélène n’est jamais parvenue à se lier d’amitié avec son entourage. S’ouvrir aux autres est quelque chose d’inconcevable, une hantise alimentée par un triste passé, malgré les motivations de certains individus qui auront eu la malchance de croiser son chemin. Il est donc inutile de l’aborder en pleine rue, elle ne fera que vous ignorer. Et si vous insistez, vous devrez faire face à une bête sauvage apeurée et sur la défensive. C’est vous qui voyez !

Mais alors, elle en quelque sorte misanthrope ? Non, pas exactement. Elle ne déteste pas l’espèce humaine, elle refuse juste son contact. Ce n’est pas la même chose. Et à bien choisir, elle préfère de loin la compagnie des chats. D’ailleurs, si une vie après la mort lui permettait de se réincarner, elle se verrait bien en une jolie rouquine au poil soyeux…

Malgré sa déconnexion volontaire de la société, elle n’en reste pas moins une femme cultivée et intelligente. Sa passion pour les arts et la littérature lui permettent de s’évader de la réalité et de se forger un monde imaginaire peuplé de créatures féériques, d’une végétation luxuriante et d’un panel d’aventures rocambolesques à vivre. Shakespeare reste son auteur préféré, en la présence de Roméo & Juliet où Hélène espère trouver le grand amour et ne jamais s’en séparer, quoi qu’il en coûte. Vous l’avez donc compris, un petit cœur fragile bat dans sa poitrine.

Mais le plus important reste à venir. Hélène est une néphilim, mais elle l'ignore complètement. Elle parvient malgré elle à percevoir les intentions des gens qu'elle croise, bonnes ou néfastes, ce qui lui permet de se fier à son jugement.

Ma petite intro vous plait ? Ah oui, vous en voulez encore ? Ça se passe un cran plus bas.

Ah, vous revoilà ! Aurai-je piqué votre curiosité un tant soit peu ? Il semblerait que oui. Mais avant de me lancer dans le cœur du sujet, un descriptif physique s’impose. Vous verrez, ça sera rapide.

Lorsqu’on la regarde, Hélène se rapproche de cette catégorie de filles gâtées par la nature, dans le sens où elle dispose de tout ce qu’il faut là où il faut. Et bien… ce n’est pas faux ! Oh, pardon pour ce jeu de mots, je n’ai pas pu m’en empêcher… Mais effectivement, du haut de ses cent soixante-cinq centimètres et proche des cinquante-quatre kilos, elle s’estime plutôt heureuse de faire partie de la moyenne. Elle ne fait aucun régime et n’en voit pas l’utilité. Grand bien lui fasse !

Sa peau blanche ne lui permet pas de bronzer au Soleil, sous peine de se retrouver envahie de plaques rouges sur l’ensemble de son corps. En terme capillaire, elle se contente aisément d’une coupe de cheveux plutôt courte et épaisse, arborant un bleu océan brillant. Brune d’origine, elle se les teint à présent. Ils sont souvent coiffés en bataille, même si un coup de peigne ne leur ferait pas de mal. Ses yeux quant à eux se confondent à la couleur de l’aigue-marine, d’un bleu comparable à la clarté d’une rivière. Poétique, n’est-ce pas ? Elle semble séduisante à priori, mais lorsque vous croiserez son regard triste et froid, vous reconsidérerez la question. Même avec ses légères tâches de rousseurs…

Je terminerai par sa tenue vestimentaire. Elle se résume à son uniforme universitaire : une chemise à manches courtes et col blanc, une cravate à carreaux bleus et liseré noir, une jupe aux motifs similaires et de grandes bottes en cuir marron clair. Inutile de vous faire deviner sa couleur préférée ?

Bien. Maintenant que vous commencez à cerner ma bleutée, il me tarde de vous raconter ce que j’ai de plus croustillant à son sujet. Âmes sensibles s’abstenir, je vous aurai prévenu.

RACONTE MOI UNE HISTOIRE
Bien. Je vois que vous avez pris vos aises… Vous m’attendiez peut-être ? Veuillez pardonner mon léger retard, il me fallait remettre de l’ordre dans mes pensées. Je constate que vous n’avez pas pris de mouchoirs ? Je vous aurai prévenu ! Je n’ai rien de très joyeux à vous proposer. Vous prenez donc le risque ? Oui… ? C’est parfait. Alors ouvrez grand vos oreilles et savourez mes douces paroles.

1* Quartier Lambeth, un soir d’hiver.

Tard dans la nuit, une voiture crève l’obscurité à allure réduite. Dans le véhicule le calme règne, mais si vous tendez l’oreille, vous parviendrez à discerner le hoquet d’une petite fille, assise à l’arrière, serrant son ourson en peluche. Le conducteur ne fait guère attention à elle, pas plus que la femme installée côté passager. L’heure sur le cadran indique minuit et demi. Dehors, des rangées de maisons mitoyennes s’alignent sur plusieurs centaines de mètres, tâchées d’un superbe patchwork neigeux. Le quartier que traversent ces gens est loin d’être le plus réputé, et à en croire leur physique de rêve ainsi que leurs habits chics, on voit tout de suite le paradoxe. Alors que font-ils ici ? Pourquoi tenter le diable de nuit, à l’abri des regards indiscrets ? Parce qu’ils se rendent dans un orphelinat, dans le but d’y déposer cette pauvre fillette en proie à la peur.

Vous l’aurez compris, il s’agit donc de Hélène. Ses parents, trop orgueilleux et accros à leur argent, ne voulaient pas s’encombrer d’une enfant. Ils se sont débarrassés d’elle sans lui accorder le moindre regard, sans aucun remord. À en croire les pédiatres de l’époque, elle devait avoir quatre ou cinq ans à peine. Sa date de naissance et son âge étant imprécis, vu que ses géniteurs avaient refusé tout commentaire, ils ont opté pour le Jour Premier, afin de ne pas oublier et surtout parce qu’ils étaient très croyants. Oui… plutôt tragique comme arrivée dans un orphelinat des quartiers peu aisés n’est-ce pas ? Et ça ne fait que commencer. Cette fracture émotionnelle ne se refermera jamais. Hélène devra vivre avec ce rejet et se construire à partir des décombres. Pauvre d’elle… Hum... Continuons.

Le temps passe. L’enfant grandit, apprend à lire et à écrire, tente de se faire une place dans ce monde. Elle n’est pas la seule à avoir subi cette calomnie. D’autres internes de tout âge partagent cette même peine. Mais l’un d’entre eux arrivera à briser sa bulle de protection. Gaël, un jeune garçon à peine plus vieux qu’elle, le petit farceur intrépide de l’orphelinat. Elle ne parviendra pas à lui faire confiance, mais pour une raison qu’elle ignore encore, sa présence sera tolérée, au point de lui changer son quotidien monotone. Malheureusement, un incident bouleversant viendra détruire ses espérances. Gaël mourra dans un accident de voiture le soir de son adoption. Sa perte ruinera ses efforts et la plongera dans la mélancolie la plus profonde, attristée et de nouveau abandonnée...

Son enfance me file le bourdon. Je n’irai donc pas plus loin, j’estime que le contexte est suffisamment clair. Je vois qu’une petite larme a réussi à s’extirper de votre œil droit... Ne vous en faites pas ! Ça va un tantinet s’améliorer. Je vous assure ! Bien. Je vais à présent faire un bond dans le futur et vous épargnez sa crise d’adolescence. Il n’y a rien de très pertinent à en tirer, si ce n’est sa prodigieuse longévité, et je ne voudrais pas vous voir partir en si bon chemin.

2* Quartier Westminster, une semaine avant la rentrée.

L’été… le Soleil à profusion, les citronnades glacées et les longues balades en forêt. L’orphelinat n’est plus qu’un lointain souvenir qu’il vaut mieux oublier. Hélène est devenue une ravissante jeune femme cultivée, adepte de la littérature et des arts en tout genre. Ses études à l’Académie Royale des Arts Dramatiques lui plaisent énormément. Les grandes vacances touchent à leur fin, il lui tarde de fouler le sol de marbre de son école. Sa dernière année va bientôt débuter, après quoi il sera temps de se lancer dans la vie active. Elle anticipe un peu cette période de doute et de recherche anarchique… Mais qui sait ? Peut-être parviendra t’elle à plaire ? Impossible… Peu nombreuses sont ses relations, de simples connaissances à qui elle adresse à peine la parole de peur de se faire rejeter. Oui, le chaos règne toujours en maitre sur sa vie sociale. Rien a changé…

Mais en attendant ce jour providentiel, la bleutée vit dans une chambre de bonne à défaut de trouver mieux. En dehors des cours, elle travaille dans la bibliothèque de son quartier. Ranger des livres ne demande pas beaucoup d’efforts avec son prochain, et il faut bien payer le loyer ! Je sais ce que vous vous dites... Et l’école alors ? Elle peut dire merci à sa bourse d’études, c’est tout ce qu’il y a à dire.

Je me permets d’avancer à la rentrée des classes, parce que c’est là que tout se joue ! Oui, vous avez bien entendu. Une merveilleuse petite chose va venir égayer le cœur si fragile de notre protagoniste et changer sa vision de la vie à tout jamais. Je vois que vous trépignez d’impatience n’est-ce pas ? J’arrive à distinguer cette étincelle au fond de votre regard… Ah ! J’aime faire durer le suspense. Allez, inutile de vous faire languir davantage. Allons-y gaiement, pour le meilleur et pour le pire !

3* Royal Academy of Dramatic Art, le matin de la rentrée des classes.

Il pleut. La rentrée commence bien… Affublée de son parapluie, Hélène se rend à l’académie en bus. Il déborde de monde, ça ne lui plait pas. Proche de la porte arrière, elle tente de garder son calme, maintenant sa respiration au minimum. Son regard se fige sur sa montre toutes les trente secondes. Quand va-t-il donc arriver ? La météo ralentit la circulation, elle manque d’étouffer. Le chauffeur est confus, mais il ne peut laisser descendre personne sur la route. Merveilleux ! Quand enfin, après une demi-heure de supplice, elle finit par s’échapper de cet enfer et regagne la terre ferme. Le temps de s’abriter, elle aura reçu quelques gouttes sur son uniforme... Qu’importe.

L’académie, au loin. Un sourire se dessine sur ses lèvres roses, satisfaite d’y retourner même si c’est sa dernière année. Elle attend avec impatience les examens ! Elle veut son diplôme, elle le désire plus que quiconque de sa classe. Et en tant que major de sa promo, il est hors de question pour elle de décevoir ses instructeurs. Elle se rue donc vers le bâtiment ancien et grimpe une à une les marches vers l’amphi. Une interrogation parcourt ses cellules grises : sa classe va-t-elle encore diminuer cette année ? Elle ne compte plus le nombre de personnalités prétextant y arriver à l’aise et qui au final abandonnent dès le premier semestre. Tant pis pour eux ! Ça ne fera que renforcer sa moyenne. La bleutée pouffe et emprunte le couloir de l’étage, tout proche de sa destination.

À sa grande joie, elle est la première sur les lieux. Comme d’habitude en fait. Hélène ne supporte pas se pointer pile à l’heure à ses cours, se refusant de côtoyer ses camarades. Au pire, elle garde toujours un bouquin dans son sac, au cas où elle devrait anticiper d’éventuelles discussions inutiles. Pour ce matin en tout cas, ça ne sera pas nécessaire. Cependant, sa solitude sera de courte durée. Quelques minutes plus tard à peine, une série de pas rapides résonne dans le couloir. La jeune femme est de dos, mais elle parvient à entendre la personne s’essouffler. Qui est donc pressé à ce point d’arriver en cours ? Plutôt curieuse sur le coup, elle décide de se retourner afin d’avoir la réponse…

Une sueur froide parcourt sa colonne vertébrale. Ses muscles se raidissent tous à la fois. Hélène est incapable de bouger ni même de battre des cils devant pareil spectacle. Une inconnue, dotée d’une longue tignasse rose et d’un serre-tête à pointes l’observe de ses iris émeraude. Son cœur s’emballe illico, ne parvenant pas à comprendre ce qui se passe. Sa vision de trouble un peu, comme éblouie par une vive lumière. Qu’est-ce que ça veut dire ? Jamais elle n’avait ressenti pareille émotion tout au long de sa vie. Étrange phénomène… Les deux filles resteront ainsi durant quelques instants, avant que la principale intéressée puisse lui sourire, bêtement.

Un bruit métallique vient mettre un terme au malaise. Dans l’amphi, un enseignant salue les filles et les invite à venir s’asseoir, espérant voir défiler d’autres élèves. Sans attendre, la petite nouvelle le remercie et entre la première, se faufilant vers la rangée où Hélène a pour habitude de s’installer. Non… c’est une blague ? En temps normal, elle serait outrée par ce comportement. Mais ce matin, il n’en est rien. Au contraire, Hélène se rend compte que ses jambes la traine sur sa piste, l’incitant à prendre place juste à côté d’elle. Qu’est-ce qui se passe à la fin ? Une mauvaise impression d’être devenu un pantin la foudroie illico, et semble se dissiper aussitôt.

• Au fait, je m’appelle Hélène.<----->• Kylie. Enchantée.

Les présentations sont faites, d’un naturel que la jeune femme ne soupçonnait même pas. Plus haut, un groupe de lolitas entre à son tour dans l’amphi, suivi de quelques garçons tout aussi bavards. Les filles continuent de s’observer, sans leur prêter la moindre attention. Remarquant que la classe est complète, l’instructeur se charge de l’appel et introduit brièvement son cours. Mais les filles ne se lâchent plus du regard et attisent immédiatement les remarques d’une idiote au dernier rang. Toute la salle hurle de rires. À la fois honteuse et en colère, la bleutée rougit et sort un carnet de son sac, pestant en silence. La dramaturgie nécessite sa concentration après tout…

Déjà seize heures. La journée touche à sa fin alors que la sonnette résonne dans toute l’académie. Que ce fut éreintant… Hélène a le cerveau endolori, ne parvenant plus à ranger ses affaires dans son sac. La maladresse l’emporte et lui fait renverser son pot à crayons. Agacée, elle se dépêche de tout ramasser. Elle n’ira pas assez vite, et malheureusement pour elle, Kylie aura fichu le camp, sans même lui dire au revoir. Attristée, elle revient à sa place en tapant du pied. Mais alors qu’elle est sur le point de s’en aller à son tour, elle remarque un bout de papier plié sur sa parcelle de table. Intriguée, elle s’en empare et lit son contenu : La journée était super ! On se voit demain, même heure. Kylie. Ravie, elle le replie et le glisse dans sa poche. Ses joues ont rosi et l’humeur est à la joie. Elle ne saurait se l’expliquer, mais son besoin de retourner en cours est devenu plus pressant qu’à l’accoutumée…

Oh ! Que vois-je sur votre visage… Serait-ce un sourire ? Et oui. Notre petite orpheline est tombée amoureuse d’une jolie femme. Et alors ? Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, c’est comme ça. Mais rien ne sera aussi simple. Aimer est tout nouveau pour elle ! À votre avis, il lui faudra combien de temps pour s’en rendre compte ? Et de temps en plus pour admettre qu’elle a enfin trouvé l’amour tant recherché ? Je ne répondrai pas à cette question, vous le saurez bien assez tôt.

4* Royal Academy of Dramatic Art, une semaine avant Halloween.

L’automne, cette maudite saison où la météo fait un caprice et vous laisse dans l’incertitude la plus totale… Hélène ne l’apprécie pas forcément, ça se lit sur son visage ô combien fatigué. Ses cours ont repris depuis près de deux mois. Un abandon est déjà à signaler, ce qui n’est pas pour lui déplaire. La dramaturgie du moment se concentre sur Hamlet, pièce shakespearienne qu’elle affectionne tout particulièrement. Et le Soleil est de la partie ! Pourtant, ça ne lui suffit guère. Vous vous demandez pourquoi ? C’est évident... Toutes ses pensées s’accordent sur Kylie. Son âme s’est dévouée à Kylie. Son cœur bat pour Kylie. Pour l’instant, elle ne saisit pas la nuance. Mais très bientôt, cela changera.

Aujourd’hui, elle n’a pas classe, mais elle se rend quand même à l’académie. Une soirée de Halloween en l’honneur des futurs finissants parait-il… Mouais. Elle n’est pas très friande de ce genre de réunion en société. Mais Kylie y sera, et elle refuse de rater cette occasion de la voir en dehors des cours. Oui, vous m’avez bien entendu. Les deux filles ne se côtoient que sur les bancs de l’amphi. Surprise ! Y’a-t-il une explication à ce choix ? Si ce n’est leur attirance commune qu’aucune des deux n’a encore intégré ? Je crains que non. Dans tous les cas, la fête bat son plein et tout le monde semble s’être déguisé. Hélène ne déroge pas à la règle, arborant une tenue de sorcière plutôt sobre. Son regard océan se perd dans la foule, à la limite de la syncope. Où se cache donc Kylie ?

Une heure passe, puis une seconde. Toujours aucun signe de la jolie extravertie. La bleutée, à la limite de perdre son calme, aura pris soin de s’isoler dans un coin et de lire un nouveau bouquin. Sa montre indique vingt-deux heures. Il est tard, et la jeune femme voit son désir s’envoler au gré des notes jouées dans la salle de bal. Une larme se met à couler sur sa joue tandis qu’elle tente de s’échapper…

La populace s’amuse et danse sur des airs endiablés. Personne ne lui porte la moindre attention, préférant rire et jaser sur cette fête sans fondement. Célébrer les morts… C’est bien la dernière chose qu’elle ferait ! Elle n’a juste qu’à se faufiler entre ces groupes d’élèves et elle sera libre de… Silence. Non, elle n’y croyait plus. Mais elle est là ? Elle ne rêve pas ? Hélène se décale sur le côté et se pince le bras. Kylie vient de débarquer à l’académie, sous la forme d’une sublime sorcière rouge.

La bleutée est si soulagée de la voir ! Pourtant, quelque chose ne va pas. Elle avance d’un pas, Kylie recule. Quoi ? Elle la dévisage puis s’interroge. Non, pas question ! Hélène se rue sur elle e s’abstient aussitôt de parler. Elle pleure... Ses yeux rougis démontrent le maquillage saccagé par les larmes. Un hoquet violent la prend à la gorge. Effondrée, Kylie baisse son regard et tombe dans les bras de son amie. La bleutée ne parviendra pas à comprendre ses explications. Mais une chose est sûre : elle a envie de danser avec elle. Juste là. Devant tout le monde. Confiante, elle se décolle de son étreinte, lui prend la main et la ramène sur la piste. Une douce mélodie plane dans l’air, c’est parfait. Hélène n’a jamais pratiqué, elle s’en fiche pas mal. Elle veut seulement la calmer… et se laisser aller.

Oui… les filles auront eu leur premier slow, sous les yeux atterrés de leurs camarades de classe. Il va sans dire que cet acte isolé commencera à prendre de l’ampleur. Deux femmes qui s’aiment en public n’est pas toujours accepté dans la société moderne, pire encore s’il s’agit d’étudiantes. J’aimerais pouvoir vous dire que les ragots n’iront pas loin, qu’elles réussiront à se défaire du regard des autres, que leur vie ne basculera pas… Vous ne souriez plus. Vous avez compris n’est-ce pas ?

5* Royal Academy of Dramatic Art, la veille de Noël.

L’hiver… Le retour du froid, des tempêtes de neige et du verglas. La saison préférée des gamins en termes de bêtises et autres batailles de boules. Mais pour Hélène, c’est la pire des tortures. Et pour cause, elle a attrapé la grippe ! En pleine session de partiels qui plus est ! Oui, on peut dire que le sort ne l’a pas épargné. Essayez de réviser avec le nez congestionné pour voir ? Pire encore… tentez de vous rendre à l’académie dans un état de putréfaction avancée, où même un zombie a meilleure allure... Pourtant, la jeune femme y assistera sans se plaindre. Kylie se sera même donné la peine de lui fournir des tisanes pour tenir le coup. Une si délicate attention que la bleutée n’aura pas manqué de souligner… sous les sifflets de certains garçons indiscrets.

Depuis la soirée de Halloween, le tandem ne manque pas de se faire surprendre par bon nombre de curieux. Pour l’instant, ils ne font qu’observer. Une simple danse ne veut rien dire après tout… et puis ça n’intéresse que ces idiots de dernière année. Un si petit nombre n’interpelle pas les filles, du moins pour l’instant et… Comment ? Je n’ai pas encore fait allusion à leur vie commune à l’académie ? Non en effet. Je n’ai rien dévoilé de cet aspect, mais puisque vous me le demandez gentiment... Ahem ! Que s’est-il donc passé entre elles tout au long de ces quinze semaines ? Et bien voyez-vous, outre leur passion égale pour la littérature et le fait que Kylie soit plus érudit que Hélène, au point de lui avoir volé sa place de major de promo…  Il n’y a rien à signaler. Elles ne se parlent pas beaucoup, sauf lorsqu’il s’agit de travailler ensemble. Le regard en dit suffisamment sur leurs émotions, croyez-moi. Elles vivent l’instant présent. C’est tout ce qui compte pour elles, au point de n’avoir jamais évoqué leur passé. Ça vous va ? Pas tout à fait ? Ça viendra. Où en étais-je…

Ah oui ! Ma bleutée et sa grippe, qui devrait être dans le fond de son lit à lutter contre la fièvre… au lieu d’avoir à retourner à son école en catastrophe. Un coup de téléphone suspect lui demandait de se rendre au secrétariat, sans en préciser la raison. Si c’est un sale coup de l’un de ses camarades de classe, elle aura vite fait de se venger, de la pire des manières qui soit. En tout cas, Hélène est arrivée à bon port, emmitouflée dans son écharpe duveteuse. Elle passe la porte et se dirige vers le Bureau. Mais avant même d’y pénétrer, une main délicate l’attrape par le poignet et l’empêche d’aller plus loin. La jeune femme se retourne et tombe nez à nez avec Kylie, qui rit aux éclats. Ses yeux fatigués se plissent L’envie de la réprimander pour cette blague stupide l’envahit tout à coup.

Excuses-moi pour ça. Mais je voulais te voir et te montrer quelque chose. Tu viens ?<----->D’accord...

Hélène est dans l’impossibilité de lui en vouloir. Déclarant forfait, elle et se laisse donc entraîner dans les couloirs de l’académie. Il semblerait que son amie l’emmène au réfectoire… mais dans quel but ? L’extravertie fait volte-face, s’approche d’elle et lui susurre quelques mots au creux de son oreille.

Ferme les yeux. Et pas de triche.

Quoi ? Une surprise ? Pour elle ? Tout ça mêlé à la fièvre lui donne des vertiges. Mais elle joue le jeu quand même. Kylie sourit et l’abandonne un court instant. Seuls des bruits de pas hâtifs perturbent le silence des lieux. Une petite odeur de cannelle parvient à ses narines bouchées. Non… serait-ce un gâteau ?

Et voilà. Joyeux Noël !

Il n’en faut pas plus à la demoiselle. Ses yeux se rouvrent et s’extasient devant des petits hommes en pain d’épices. La rosée tient le plat d’une main, cachant l’autre derrière son dos. Par politesse, la bleutée en prend un et le goûte, espérant ne pas avoir cette sensation désagréable de coton dans la bouche. Les saveurs se mélangent au fond de sa gorge endolorie. Qu’y a-t-il donc dedans d’aussi revigorant ? Profitant de cette sucrerie, Hélène ne voit pas que Kylie a déposé le plat sur une table, revenant vers elle avec un petit air malicieux. Quoi ? Y’a-t-il autre chose ? Elle avale sa bouchée dans l’espoir de la questionner… ça ne sera pas nécessaire. Et plus aucun autre mot ne sera prononcé.

Une branche de gui apparait et se fige tout naturellement au-dessus des filles. Le cœur de l’orpheline frappe fort dans sa poitrine. Osera t’elle le faire ? Son visage rougit telle une pivoine. Son petit corps tremble comme une feuille, ne sachant s’il s’agit de la peur ou de l’envie de se jeter à l’eau. Mais en face, Kylie sait ce qu’elle veut. C’est elle qui fera le premier pas, elle qui enlacera Hélène de sa main libre, elle qui la dévisagera avec passion et qui, après de longues secondes ponctuées de râles rapides, viendra déposer ses lèvres contre celles de sa belle…

Et voilà ! Vous souriez à nouveau ! Je n’en attendais pas moins de vous. Je sais ce que vous pensez… Ça y est ? Les filles sont en couple ? Les opposées s’attirent, comme le dit si bien l’adage. Et vous avez raison ! Seulement, il y a un hic. Voyez-vous, aucune des deux n’a vérifié si elles étaient bien seules dans cette salle et… quelqu’un les a vu s’embrasser. Une des pires langues de vipère de l’école qui plus est. Et je vous laisse deviner ce qu’elle s’est empressée de faire dans les heures qui ont suivi… Vous m’en voulez, je le lis aisément dans vos yeux. La vie ne compte pas leur rendre la tâche facile. Et maintenant que le mal est fait, il ne fera que se propager tel le voile noir de la nuit éternelle…

6* St Jame’s Park, un jour de Mars.

Le printemps chante, la nature s’éveille et le parfum des fleurs embaument dans tous les parcs de la capitale. C’est précisément l’endroit où se trouve Hélène, allongée sous l’ombre d’un cerisier. Elle profite d’un moment de répit entre deux révisions. Les joies des vacances scolaires en somme. Mais l’humeur est loin d’être au beau fixe. Même si ses résultats restent impeccables, le moral lui est au plus bas. Les moqueries vont bon train à l’académie. Depuis que cette garce de Marjorie l’a surpris en train de se faire bécoter par Kylie en fin d’année dernière, rien ne va plus dans son entourage. Les messes basses, les regards inquisiteurs, les jugements portés à voix haute… Si ça s’arrêtait à ça, elle pourrait s’en moquer et les ignorer ! Mais il y a une semaine, un défi poussa trois garçons à tenter… de la violer à la sortie de l’école. Heureusement, il restait encore une poignée d’élèves intègres qui lui sera venue en aide. Mais ça n’aura pas suffi. La jeune femme a peur désormais, peur de retourner dans son amphi, peur de marcher dans la rue… peur de perdre Kylie.

Elle n’était pas là ce jour-ci. Les rumeurs prétendent qu’elle aussi aurait subi un désagrément d’autres perturbateurs. L’orpheline ne l’ayant pas revu depuis, trop honteuse d’en être arrivée là, elle ignore si son amour aura réussi à se défaire de ses agresseurs. Elle voulait l’appeler, à plusieurs reprises… Mais ses forces l’abandonnaient à chaque tentative. Seul un vulgaire Sms aura réussi à se frayer un chemin jusqu’à ses doigts maladroits. Soupir… Où est sa Kylie ? Est-elle en bonne santé et en vie ? Pourra t’elle lui pardonner en la rejoignant dans ce parc ?

L’amour de sa vie, c’est le terme adéquat. Vous imaginez… quatre mois d’interrogations les plus folles avant d’admettre ce qui lui pendait au nez ? Kylie le savait bien avant, elle en mettrait sa main au feu. La désolation a envahi son cœur et le contracte dans sa poitrine. Elle a du mal à respirer, comme si elle revivait la perte de Gaël encore et encore. Ce jeune garçon si innocent ne méritait pas une mort aussi tragique. Elle ne pense plus qu’à ça, se tourmentant les méninges jusqu’à la déraison. Des larmes coulent sur ses joues. Un hoquet se déploie alors qu’elle s’effondre. Elle place ses mains sur les yeux et laisse toute sa haine s’enfuir dans des cris étouffés.

Une ombre survole la loque qu’est la bleutée en cet instant. Elle tente de reprendre sa respiration et lâche ses globes oculaires. Sous son regard ébahi apparaît la longue tignasse rose qu’elle affectionne tant, les mains dans les poches et la mine basse. Des larmes se voient également, comme quoi il lui est bien arrivé quelque chose non ? Alors Hélène se relève d’un bond et se rue vers elle, la serrant dans ses bras du peu de force qui lui reste.

• Kylie ! J’ai eu si peur… Où étais-tu ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Aucune parole ne sera émise, ni un seul geste déplacé, si ce n’est ce baiser passionné qui aura vite fait de calmer les pleurs des deux filles. Un simple regard profond suffit à donner les explications. Comme toujours, l’introvertie n’a pas besoin d’utiliser de mots pour que la Kylie comprenne ce qu’elle a dans la tête. Le couple s’aime, c’est indéniable, mais le monde refuse de les voir unies. Pourquoi ? Qu’ont-elles fait de si mal pour mériter un tel châtiment ? Hélène sait que l’Univers ne l’a pas gâté, s’acharnant à lui mettre des pièges à chaque tournant dans sa vie. Sa belle a t’elle subi le même sort ? Elle n’en sait toujours rien et refuse de la questionner. Le passé doit rester enfoui et ne jamais plus ressortir. Mais l’instant présent est une abominable torture, alors que faire ?

Il faut qu’on parle Darling. Ça ne peut plus durer…

Effectivement, la situation est trop grave, et l’orpheline le sait. Du haut de ses vingt-cinq printemps, elle sait que son existence relève d’une puissance divine qu’elle n’a jamais remercié. Elle doit en avoir assez maintenant, c’est certain... Quoi ? Je vous fais agoniser ? Vous voulez enfin savoir ce que le destin leur réserve ? Et bien sachez que les filles auront une discussion, le genre de discussion qu’un psychologue jugerait de démente par les propos qui seront évoqués sous ce cerisier en fleurs. Le point de non-retour est franchi. Plus rien ni personne ne pourra empêcher ce qui va suivre… Ce jour fatidique où elles mettront un terme à leur vie.

7* Quartier Westminster, deux heures avant la mort.

Bientôt dix heures. Devant son miroir, la jeune femme s’habille de son uniforme pour la dernière fois. Il s’agit du jour le plus attendu de toute sa vie, celui qui déterminera si toutes ces années de dur labeur lui permettront d’être diplômée d’art. Espérer avoir atteint l’excellence avant de se donner la mort… N’importe qui trouverait ce raisonnement idiot. Détrompez-vous. Venant de la part de cette orpheline en proie à la mélancolie, la haine et le doute depuis un quart de siècle, ce ne serait que justice, la preuve qu’elle vaut bien mieux que ses parents, que ces imbéciles de pédiatres et que tous ces étudiants hypocrites. Alors elle s’applique, et par respect envers Kylie, elle ne sera pas en retard.

Voilà, nous y sommes… à l’instant T où chacun de ses gestes sera le dernier. L’ultime fois qu’elle quitte sa chambre, qu’elle ferme la porte à double tour, qu’elle descend les escaliers pour rejoindre sa rue… La liste est longue, inutile de tout énumérer. Mais dans sa tête, c’est précisément ce qu’elle fait. On ne la dérangera pas pendant le processus. Et le temps qu’elle rejoigne le grand hall de son académie, je peux vous indiquer que les filles ingéreront de l’arsenic, un poison des plus rapides qui soit. Kylie en possède. Hélène ne veut pas savoir où elle se l’est procuré, tant que la mort soit rapide. Une simple capsule et la torture ne sera plus qu’un lointain souvenir. Peut-être existe t’il une vie après la mort ? En tout cas, l’heure de vérité a sonné. Notre protagoniste attend devant les portes, impassible.

Plus que quelques minutes. L’attente est un supplice. Kylie est arrivée il y a peu, serrant sa belle par la taille. Tout le monde les regarde, elles n’en sont plus là. Ils veulent du spectacle ? Qu’ils en profitent tant qu’ils le peuvent encore. Les filles sont calmes, les yeux rivés sur les gonds de ces fichues portes anciennes. Hélène jubile à l’intérieur, sentant sa délivrance toute proche. Ses doigts fins cherchent à se blottir dans les cheveux de celle qu’elle aime. Que peut-elle donc bien penser en cet instant ? Ou éprouver face au long tunnel les séparant de la liberté ? Elle le saura vite.

Car le directeur est présent, clef en main, fin prêt. Une foule déchainée s’agglutine derrière lui, tous impatients de découvrir leurs résultats. Les filles restent en retrait et attendent leur tour patiemment. La bleutée soupire. Tous ces débiles insensibles ne méritent pas d’avoir leur diplôme. Rien ne lui ferait plus plaisir d’entendre leurs cris de rage, de voir leurs faces dépitées. Car si leur nom n’apparait pas sur le tableau, ils devront recommencer l’année au complet. Elle sourit d’avance, sentant les lèvres de Kylie le long de sa nuque. L’homme en costume se lance dans un spitch, félicite toute la populace et ouvre enfin ces maudites portes. Le moment de vérité a sonné…

La foule endiablée se rue à l’intérieur, comme si la popstar du moment donnait un concert en leur honneur. Pitoyable… mais qu’importe. Main dans la main, le couple suit le cortège vers le Grand Hall. Un tableau d’affichage monumental siège en son centre, pris d’assaut par des groupes d’étudiants. Pour l’instant, il ne se passe rien, tous en train de chercher leur nom tant espéré. Soudain, un cri. Puis un autre, et encore un autre. L’euphorie pour certains, l’humiliation pour d’autres. Hélène libère ses cordes vocales et rie joyeusement. Kylie ne tardera pas à lui emboiter le pas, suscitant des regards outrés. Le destin se sera chargé d’eux. Seuls les méritants ont eu leur diplôme. Au tour des filles de connaître leurs résultats !

L’extravertie prend les devants et tire l’orpheline vers le tableau. Un couloir se libère, leur laissant le champ libre. Le cœur de la bleutée bat si fort… Et si elle avait échoué ? Accepterait-elle de mourir en ayant raté sa si courte vie ? Ou se donnerait-elle les moyens de… <----->Oh mon Dieu ! Darling, regarde !

Où ? Quoi ? Kylie a levé le nez vers tableau et incite sa chérie à faire de même. Elle n’aura pas besoin de chercher des heures. Loin au-dessus des mentions passables et autres gratifications moyennes, une petite section se distingue des autres. Le Saint Graal des étudiants les plus érudits, où seule une poignée de noms remplit l’espace prévu à cet effet. Pas plus d’une dizaine à première vue, toutes classes confondues, mais les filles arrivent à distinguer très nettement leurs deux noms, hissés parmi l’élite de l’académie. Kylie Weiss et Hélène Magnus : mention très bien avec les honneurs du jury.

Les filles sont sous le choc. Elles y sont parvenues, elles ont atteint l’excellence. Une joie immense se lit sur leurs frimousses rougies par l’émotion. Sans dire un mot, elles libèrent le tableau et font demi-tour. Les insultes pleuvent sur leur passage. Elles s’en fichent pas mal, car l’heure n’est plus à la plaisanterie. Consciente du peu de temps qu’il leur reste dans ce bas monde, les filles quittent le Grand Hall et montent à l’étage. Quoi de plus romantique que de se donner la mort là où elles se sont rencontrées pour la première fois ? Les couloirs sont vides, personne ne viendra les en empêcher. Et le pire reste à venir, lorsqu’un enseignant ou tout autre membre du personnel découvrira leurs corps inertes, sans possibilité de les réanimer. La réputation de l’académie sera ruinée et l’homophobie de ses habitants dénoncée. Elles ne pourront pas assister à leur déchéance… à quoi bon ?

Hélène et Kylie arrivent enfin devant l’amphi. Il n’est plus ouvert ... Regrettable, mais prévisible. Sans y prêter attention, elles s’installent au sol, l’une en face de l’autre, et s’observent intensément. La bleutée se sent bien, envahie d’une sérénité jamais égalée par le passé. Avoir la trouille ne sert plus à grand-chose à présent. Seule la peine est de la partie. Une larme coule le long de sa joue, elle l’essuie d’un revers de manche. Kylie ne laisse rien paraître et sort les capsules d’arsenic de sa poche. Elle en tend une à Hélène qui l’attrape du bout des doigts. Elle a l’air insignifiante en la regardant, c’est drôle. Mais c’est fini. Les filles se rapprochent et se dévorent des yeux une dernière fois.<----->Je t’aime Kylie...

8* En route vers Rosecreek.

Tard dans la nuit, une berline crève l’obscurité à allure réduite. Dans le véhicule le calme règne, mais si vous tendez l’oreille, vous parviendrez à discerner le cliquetis d’un stylo quatre couleurs qu’une fille s’acharne à bloquer. Le conducteur n’y fait guère attention, trop occupé à s’orienter en ville. L’heure sur le cadran indique une heure du matin. Dehors, de belles maisons individuelles s’alignent sur plusieurs centaines de mètres, envahies par des jardins en fleurs. Le quartier que traversent la demoiselle et son chauffeur semble bien réputé, et à en croire leur physique de citadins, on imagine tout de suite qu’ils ne sont pas du coin. Alors que font-ils ici ? Pourquoi avoir quitté Londres de nuit, à l’abri de tous les regards ? Parce que Hélène est en fuite, et qu’elle tente de refaire sa vie.

Trois jours ont passé depuis sa tentative de suicide. Tous les médecins sont formels ! Ces dames ont été retrouvées au seuil de la mort dans les couloirs de l’Académie Royale des Arts Dramatiques, blotties l’une contre l’autre. Encore une belle bande de droguées notoires paraît-il. Mais pour Hélène, c’est autre chose. Rien ne s’est passé comme prévu. Le poison a agi, elle en est certaine ! Elle a bel et bien croqué dans la capsule. Le venin est passé par sa gorge et ses gencives, il a attaqué ses neurones, éteignant un à un tous ses organes vitaux. Comment a-t-elle pu se réveiller à l’hôpital ? Et dans une santé de fer qui plus est ? Une énigme à laquelle elle ne pourra jamais répondre… Et Kylie non plus. Ils auront tout tenté pour la sauver, sans succès. Seule la bleutée aura survécu à l’arsenic.

À la morgue, devant son corps inerte, la jeune diplômée pleure toutes les larmes de son corps, se retenant d’hurler à pleins poumons. Dans son esprit, rien de va plus. Une pluie diluvienne d’émotions négatives a envahi son système nerveux, endolori par le chagrin d’avoir perdu la seule femme qu’elle n’eut jamais aimé. Pourquoi la mort lui a-t-elle refusé son passage ? N’a-t-elle donc pas assez souffert sur cette Terre ? Que faut-il de plus ? Ou de moins ? Beaucoup trop de questions ma pauvre enfant… et si peu de temps. Car tout s’accélère. Les parents de Kylie ont été avertis de sa mort. Fous de chagrin, Hélène sait qu’ils lui mettront la faute sur les épaules, sans même lui laisser une once de chance d’expliquer son acte. C'est hors de question !

Dans un dernier adieu, elle dépose un baiser sur les lèvres glacées de sa belle et lui ôte son pendentif, qu’elle gardera en souvenir jusqu’à la fin de sa vie. Elle s’éclipse sans se retourner, se frayant un chemin dans les couloirs immaculés de l’hôpital, et regagne l’extérieur en soupirant. Prochaine étape ? Récupérer ses affaires, rendre la clef de sa chambre et sauter dans un taxi pour l’aéroport, peu importe la destination. Alors, pourquoi Rosecreek ? Elle l’ignore… c’est comme si une petite voix lui avait soufflé à l’oreille, comme si… elle avait un lien avec cette ville…

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Hélène Magnus
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Tu es validée !
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Je m'auto-valide, car la co-fonda' en a le pouvoir ultime ! Cool

Tu es maintenant validé(e) ! Bienvenue parmi les néphilims ! Lorsque tu es validé(e) tu peux aller faire une demande dans le bottin d'avatars afin que personne ne puisse prendre ton personnage. Ensuite je t'invite à créer ta fiche de liens,ta fiche de répertoire de rp ainsi qu'une demande de rp si tu te sens déjà d'attaque pour rp ! Il y aura certainement quelqu'un qui voudra rp avec toi ! Bon jeu. ▬ Le Staff
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Natsuko Mori
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